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Les animaux sauvages

Au cours de leurs voyages, les savants arabes ont pu observer des animaux qu’ils ne connaissaient pas. Leurs descriptions manifestaient une curiosité du vivant et un émerveillement face à la nature. Le voyage, source de nouvelles découvertes, nourrissait aussi l’imaginaire. La littérature arabe, les contes en particulier les fables ont emprunté au règne animal bien des sujets d’étude.

Animaux sauvages
Miniature de Kalila wa Dimna,
Bagdad, copie de 1343
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte,
cote 61 adab farisi

La mise en scène animalière était bien connue des Indiens et des Persans. D’origine indienne, le recueil de fables Kalila wa Dimna est attribué à Bidpaï (300 ap. J.-C.), traduit en persan puis en arabe par ibn al-Muqaffâ (724-759 ap. J.-C.) vers 750 ap. J .-C, met en scène nombre d’animaux. Fables, saynètes amusantes devaient distraire autant qu’enseigner la prudence et la vertu aux jeunes princes en même temps que l’amitié et la sagesse.


C'est ainsi qu'Ibn Battuta dans Voyages et périples fait la description d'animaux africains : Description des hippopotames.

« Lorsque nous arrivâmes là, je vis sur la rive seize bêtes énormes qui me surprirent. Je crus que c’était des éléphants, car il y en a beaucoup dans la région. Je les vis ensuite entrer dans le fleuve et je demandai à Abû Bakr ben Ya’qûb quelles étaient ces bêtes. Il me répondit ceci: « Ce sont des hippopotames qui sont sortis de l’eau pour paître; ils sont plus gros que des chevaux, ont des crinières et des queues, leurs têtes ressemblent à celles des chevaux et leurs pattes à celles des éléphants. » J’ai vu ces hippopotames une autre fois lorsque nous voyagions sur le Nil de Tunbuktû à Kawkaw: ils nageaient, levaient la tête et soufflaient. Les marins prirent peur et se rapprochèrent de la rive pour ne pas chavirer.
Les Noirs utilisent un artifice adroit pour chasser les hippopotames: ils ont des lances percées dans le trou desquelles ils passent une corde solide. Ils portent à l’hippopotame un coup de lance qui, si le coup l’atteint au pied ou au cou, le transperce. Ils tirent alors la bête jusqu’à la rive, la tuent et mangent la viande. De ce fait, on voit sur le bord du fleuve, beaucoup d’os d’hippopotames.

Ibn Battûta, Voyages et périples.


Les serpents
Al-Damiri,
La vie des animaux
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte,
cote taymur tabihayat 42.

Al-Damiri (742 – 808 H. / 1341-1405 ap. J.-C.) dans sa Vie des animaux, dresse une liste exhaustive des espèces connues, classées par ordre alphabétique, avec au total 1069 entrées. Chaque entrée comprend une discussion sur l’étymologie du nom de l’animal, une description

Thériaque de Galien (à l’origine, antidote contre morsure de serpent).


« Kuki est une variété de poisson très étrange avec sur la tête, une défense puissante dont il se sert pour attaquer. Des marins ont rapporté que lorsque ce poisson a faim, il se jette dans la gueule de quelque animal marin pour qu’il l’avale. Ensuite, avec sa défense il frappe les entrailles jusqu’à ce que mort s’ensuive ; il pourrait même en sortir en l’éventrant. Si ce poisson est attaqué, il riposte en utilisant toujours sa défense jusqu’à ce que périsse l’assaillant. Il arrive que ce poisson utilise sa défense contre un bateau, le pourfendant et noyant son équipage pour s’en nourrir. Les marins qui le savent, ont recouvert le bateau de la peau de ce poisson, car sa défense ne pouvait la transpercer. »
Al-Qazwînî, Livre sur les merveilles des créatures et les curiosités des choses existantes
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote tabihayat 330

Al-Qazwînî (m. en 622 H. / 1283 ap J.-C.) apporta une nouvelle classification animale, fondée sur les moyens de défense des animaux.


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