accueil
Mesurer le temps


Les instruments de musique

Le tahkt (orchestre) était le plus souvent composé des instruments de la famille du luth (luths à manche court ou al ‘ûd, luths à manche long ou tunbûrs khorassanien et bagdadien), du qanûn, du nây (flûte) et de petits tambours pour donner le rythme. On trouvait le rabâba dans la musique populaire.

On attribue la création du
qanûn, cithare à cordes pincées au célèbre théoricien de la musique al-Fârâbî. Selon ses dimensions, le qanûn peut produire jusqu’à 26 notes. Chaque note est générée par trois cordes, accordées à l’unisson. Le rabâba, composé de deux cordes, produit un son aigu.

Le luth, instrument le plus représentatif de la musique arabe, fut diffusé de l’Inde à l’Andalousie en passant par l’Afrique avec «
l’urutu ».
Le luth à manche brisé,
al-‘ûd, pouvait avoir quatre (luth arabe), cinq (luth de Ziryab) ou six cordes. Le luth le plus courant est doté de cinq cordes. Au IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C., Ziryab, disciple d’Ishâq al-Mawsilî, aurait fabriqué un luth d’un seul morceau de bois, doté de deux cordes en soie (lavées à l’eau froide) qui donnaient un son doux et de deux cordes constituées de boyaux d’un jeune lion qui donnaient un son clair et fort. Après son exil en al-Andalus, il ajouta une cinquième corde ; ce qui lui était interdit à Bagdad. L’adjonction d’un plectre en serre d’aigle favorisait l’intensité et la densité des sons. Ce nouveau luth devint un instrument très prisé pour la composition et l’accompagnement. Les tunbûrs khurasanien et bagdadien, mentionnés dans le livre d’al-Fârâbî, Le Grand Livre de la musique (Kitâb al musiqa al kabir), sont les ancêtres du saz turc. Les instruments ont servi au contrôle expérimental de la théorie musicale.


Luth (‘ûd) égyptien
Luth (‘ûd) turc
Saz turc
Urutu d’Afrique de l’Est
Tunbûr khorassanien
Tunbûr bagdadien
Sharûd d’origine indo-persane
Kamel el-Kholay, La musique orientale (1902)
Rabâba
Chanteuse assise jouant du tambourin
Statuette en bronze
H :10 cm ; L : 6 cm ; l : 5 cm
Egypte, Ve H./XIe ap. J.-C.
Le Caire, musée d’Art islamique, n° inv. 6983

Aux époques omeyyade et surtout abbasside, les esclaves douées recevaient une formation musicale. On leur apprenait à chanter, danser, jouer des instruments et réciter des poèmes. On raconte que le grand musicien Ibrahim al-Mawsilî avait 80 esclaves femmes et qu’il leur avait enseigné la musique et le chant. Son fils Ishâq perpétua la tradition.

Tambourin en bois incrusté de nacre
D : 17 cm
Le Caire, musée d’Art islamique, n°inv. 7818

+ d'infos sur :
les savants
Al-Fârâbî
Ishâq al-Mawsilî

Le temps
L'espace
La musique
Les poids
et mesures