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La figure de la terre
Surât al-ard

Carte du monde connu
Al-Idrîsî,
L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde
(Kitâb Nuzhat al-mushtâq fi-khtirâq al-afâq) ou Kitâb Rujâr (Livre de Roger).
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote 150 géographie

Les premières œuvres de géographie arabe furent très marquées par la géographie grecque de Ptolémée, tout en étant redevables aux vieilles civilisations de l’Orient, les Babyloniens, les Indiens et les Perses. Les livres de Ptolémée, l’Almageste, la Géographie, les Tables furent traduits au IIIe H. / IXe ap. J.-C. par des traducteurs et savants aussi célèbres que Hunayn ibn Ishâq, Qusta ibn Luqa ou Thabit ibn Qurra.
Dans le grand mouvement de traductions qui s’accèlèra sous le califat de al-Ma’mûn (IIIe H. / IXe ap. J.-C.), la géographie tînt une place de choix. La carte de Ptolémée fut corrigée, complétée par de nouvelles connaissances sur les terres d’Islam que la géographie grecque connaissait mal. Recueillant le double héritage grec et indien, al-Khwârizmî devint le chef de file d’un courant géographique qui concentra son étude sur la sûrat al-ard, « la figure de la terre », géographie de la Terre entière divisée en climats.
Néanmoins, les premiers cartograhes arabes vont s’intéresser principalement au monde musulman, la mamlakat al-Islâm. C’est au VIe H. / XIIe siècle ap. J.-C. que la sûrat al-ard renaît de ses cendres avec al-Idrîsî.

Pour avoir le plus d’informations possibles, al- Idrîsî reprend dans un premier temps des livres de la géographie classique arabe puis fait venir à lui des voyageurs expérimentés (…) Pour s’assurer de la véracité des données concordantes, il dresse une carte graduée sur une table à dessin à l’aide d’un compas de fer.
Puis, il fait graver sur la sphère d’argent ce modèle dont le livre est l’illustration et c’est probablement l’original de la mappemonde circulaire qui accompagne chaque manuscrit. (…) L’ensemble des renseignements accumulés et mis en œuvre par Idrîsî est colossal. (…) Le total dépasserait largement les 5000 noms géographiques. Les motivations de ce travail monumental sont à chercher du côté d’un héritage oriental, surtout arabe, mais aussi byzantin, celui des princes savants et leur conscience du devoir de compilation et de diffusion du savoir.

Idrîsî, La première géographie de l’Occident, présentation H.Bresc et A.Nef,
GF Flammarion, Paris, 1999


L’Egypte
Al-Idrîsî,
L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde
(Kitâb Nuzhat al-mushtâq fi-khtirâq al-afâq) ou Kitâb Rujâr (Livre de Roger).
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote 150 géographie
« Cette section comprend la fin des oasis dîtes al-Khâridja (« extérieures »), dans leur partie méridionale, limitrophe du territoire des Tajuwîn ; la majeure partie du Jifâr et du Bahrayn (Bahariyya) ; on retournera ensuite sur le territoire de Santariyya (Siwa), dont nous avons parlé plus haut, puis on se dirigera vers les lieux de résidence des Banû Hilâl et en suivant la montagne de Jâlût al-barbarî (« Goliath le Berbère ») ainsi nommée parce que ce géant y fut défait, et qu’il vint y chercher refuge avec toute sa cavalerie. On l’appelle encore ainsi aujourd’hui. A l’est de cette montagne, on voit toutes les localités de l’Egypte sur les rives du Nil, qui descend de la Nubie supérieure. »

Extrait de al-Idrîsî, Le Livre de Roger.

La Mecque
Al-Idrîsî,
L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde
(Kitâb Nuzhat al-mushtâq fi-khtirâq al-afâq) ou Kitâb Rujâr (Livre de Roger).
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote 150 géographie

Afrique occidentale
Al-Idrîsî,
L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde
(Kitâb Nuzhat al-mushtâq fi-khtirâq al-afâq) ou Kitâb Rujâr (Livre de Roger).
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote 150 géographie

« Ce premier climat commence à l’Occident, avec la mer occidentale que l’on appelle Océan Ténébreux et au-delà de laquelle personne ne sait ce qui se trouve. Il y a deux îles, nommées les îles Éternelles (Canaries actuelles) à partir desquelles Ptolémée a fait commencer latitudes et longitudes. (…)
On ne voit dans le pays des Noirs aucun fruit frais, hormis les dates. Le Nil traverse cette contrée d’Est en Ouest. Le roseau sharkî, l’ébénier, le buis, puis le saule et diverses sortes de tamaris croissent sur les bords du fleuve, formant une forêt ininterrompue ; c’est là que les troupeaux font la sieste et qu’ils viennent chercher de l’ombre lorsque la chaleur se fait intense et pendant les canicules estivales. On y voit des lions, des girafes, des gazelles, des hyènes, des éléphants, des lièvres et des porcs-épics. Il y a dans le Nil diverses espèces de poissons, grands ou petits, dont se nourrissent la plupart des Noirs ; ils les pêchent, les salent et les conservent ; ces poissons sont extrêmement gras et épais
».

Extrait de al-Idrîsî, Le Livre de Roger.


L’Asie du Sud-Est
Al-Idrîsî,
L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde
(Kitâb Nuzhat al-mushtâq fi-khtirâq al-afâq) ou Kitâb Rujâr (Livre de Roger).
Le Caire, Bibliothèque Nationale d’Egypte, cote 150 géographie

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