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Les héritages

La médecine arabo-musulmane est le fruit de l’union des traditions grecque de Galien et d’Hippocrate, avec les théories et l’expérience des Indiens et des Persans.

L’appropriation de la médecine grecque par les Arabes ne fut possible que grâce aux traductions et à l’appropriation des œuvres d’Hippocrate, de Galien et de leurs commentateurs alexandrins.
Cet immense travail de traduction des textes médicaux grecs, qui avait commencé dès la fin du IIe H. / VIIIe siècle ap. J.-C., avec des traducteurs comme Ayyûb al-Abrash, connut son apogée dans la seconde moitié du IIIe H./IXe siècle ap. J.-C., avec Hunayn ibn Ishâq et ses collaborateurs.

La théorie des humeurs
La théorie des humeurs de Galien fut considérée jusqu’au XIXe siècle comme un élément d’explication du maintien de la santé ou de l’apparition de la maladie.

C’est à la fin du IIIe siècle H. / IXe siècle ap .J.-C. que fut complètement adoptée cette théorie telle qu’elle avait été décrite par le médecin gréco-romain Galien, au IIe siècle de notre ère. La théorie des humeurs devait former le cadre durable de la pensée médicale jusqu'au XIXe siècle. Le système galénique reposait sur le principe des quatre humeurs : le sang, le phlegme, la bile jaune et la bile noire. Ces notions remontaient aux écrits d’Hippocrate.
Elles correspondaient aux quatre éléments : l'air, l'eau, le feu et la terre et restaient indissociables des qualités primordiales : le sang avec le chaud et l'humide, le phlegme avec le froid et l'humide, la bile jaune avec le chaud et le sec, la bile noire avec le froid et le sec. La bonne santé se caractérisait par un équilibre des humeurs, à la fois quantitatif et qualitatif. Une humeur tendait néanmoins toujours à dominer dans le corps, d'où la définition des quatre caractères fondamentaux de l'homme : sanguin, flegmatique, colérique et mélancolique, terminologie qui est restée en usage aujourd'hui.
Quand l'équilibre des humeurs était perturbé, survenait la maladie. Dans ce cas, le déséquilibre pouvait être combattu par un régime alimentaire approprié ou par des remèdes aux propriétés antagonistes. Les purgatifs, les émétiques (vomitifs) ou les saignées (lien vers la ventouse/instrument) représentaient autant de moyens violents de débarrasser le corps de ses humeurs surabondantes ou viciées.

Anne-Marie Moulin

Dieu a créé chez tous les humains, quatre humeurs : le sang, la bile jaune, la bile noire et le phlegme.
Il a créé le sang chaud, humide au goût sucré et d'aspect lisse, sa couleur est rouge et son odeur est putride.
La bile jaune est chaude sèche, au goût amer, de couleur jaune, à l'aspect rugueux et son odeur est forte.
La bile noire est froide, sèche, au goût acide, de couleur verte, à l'aspect rugueux et dégage une bonne odeur.
Il a créé le phlegme, froid, humide, au goût salé, de couleur blanche, à l'aspect visqueux et dégage une odeur putride
Galien,
Introduction de Galien en médecine
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote tib 116

La médecine indienne connaissait la dissection des cadavres pour l’étude de l’anatomie.
Elle préconisait une certaine hygiène de vie dans le but de préserver la santé, réservait une place à la chirurgie pour la suture des plaies intestinales ou l’opération de la cataracte.
Cette médecine était influente à Bagdad au IIIe H. / IXe siècle ap. J.-C.
La médecine persane était une synthèse des médecines égyptienne, grecque et indienne. Jundîshabûr, fondée en 260 ap. J.-C. par le roi des Perses, aurait été à la période pré-islamique un grand centre médical possédant un hôpital renommé et une école de médecine. Au milieu du IIe H. / VIIIe siècle ap. J.-C., le calife fit venir à Bagdad le chef chrétien de l’hôpital de Jundîshabûr. :
Jûrjîs ibn Bakhtîshû’. Pendant trois cents ans, ses descendants continuèrent à soigner les califes et leurs courtisans, aidés par la famille Mâsawayh. C’est dans l’école de Jundîshabûr qu’aurait débuté la traduction tant en arabe qu’en syriaque des œuvres de la médecine grecque ou indienne. Elle servit de modèle à la Bayt al-Hikma de Bagdad.

Ibn Sina (Avicenne),
Le Canon de la médecine
620 H. / 1222 ap. J.-C.
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote tib 500

Question : Que sont les éléments et combien sont-ils ?

Réponse : Les éléments sont des corps simples primitifs pour l’organisme humain et les autres créatures. Les éléments ne peuvent pas être divisés en d’autres corps de formes différentes et leur combinaison engendre les différents genres des éléments dont se constitue l’univers et ils sont au nombre de quatre : le feu qui se caractérise par la chaleur et la sécheresse, le vent qui est chaud et humide, l’eau qui est froide et humide et la terre qui est froide et sèche.

Question : Qu’est ce que c’est que l’humeur ? Et en combien de catégories se divise t-elle ?

Réponse : L’humeur est une disposition qui résulte de la réaction de certaines dispositions opposées existant dans des éléments à parties entrelacées dans le but d’avoir plus de contact entre elles. Réagissant ensemble avec tout ce qu’elle contiennent de force , ces dispositions entraînent une disposition homogène qu’est l’humeur.
L’humeur revêt neuf aspects dont un modéré et huit éloignés de toute modération.
Ces huit aspects immodérés se divisent à leur tour en quatre aspects simples : chaud, froid, humide et sec; et quatre aspects composés : chaud et sec, chaud et humide, froid et sec, froid et humide.
Said ibn Messihy,
La médecine en questions-réponses
Le Caire, Bibliothèque nationale d’Egypte, cote tib talat 578

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